Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'épopée d'un petit con
12 février 2008

Chapitre 2 : Conneries en famille

J’ai grandi entre deux sœurs, une grande, une petite.

La grande c’était la chef d’Etat Major des enfants, la petite c’était le mousse du navire. J’étais le pti con du milieu. Sympa, mais chiant.

Mon grand père disait de moi «  Edouard, il est gentil, bien élevé, tout ce qu’il faut… Mais il écoute rien »

En grandissant j’ai développé un gout réel pour les belles entorses à l’ordre familial.

J’ai pissé dans le shampoing de ma grande sœur, j’ai joué aux petites voitures avec les maquettes de mon père… j’ai fait un trou dans le violon de ma mère, sans faire exprès, mais quand même…

Les anniversaires s’enchainaient, les parents s’accrochaient, les sœurs décrochaient…

Avec quelques années de recul, je trouve quand même que je me suis bien marré. J’ai, comme beaucoup d’ex-petit garçon, des souvenirs impérissables de certaines aventures :

Mon père stockait du bois pour le barbecue. Des dizaines de petites buches. On les a balancé à l’aveuglette au milieu du carrefour en pleine après midi. Un samedi.

Vous imaginez la tête du mec en mobylette qui se prend une bûche ?

Je me souviens très bien de la tête de la voisine quand elle a prévenu ma mère qu’il y’avait plein de bûches dans ses salades. Dans l’euphorie du moment nous avions oublié ce détail. Les salades avaient souffert. Sur le moment, les parents n’ont pas du tout trouvé ca drôle. Aujourd’hui, ils se marrent.

Et l’autre voisine, un peu plus haut dans la rue. Elle est venue sonner une après-midi. Elle avait des œufs explosés sur son balcon. Œufs que j’avais balancés depuis le jardin avec une précision honorable, et jamais reconnue. Ma mère s’excuse au lieu de vanter la précision du tir, à 30 mètres, placer tous les œufs sur 3m de balcon, ca s’arrose. Oui mais au jet d’eau avec une brosse à la main…

Me voila obligé d’aller nettoyer. Je me retrouve sur le trottoir avec un balai et un seau d’eau. Humiliant. Je viens de me faire agité les puces par les parents. Aujourd’hui je me demande s’ils se sont marrés en me voyant partir avec mon seau… Les gens dans les voitures arrêtées au feu, me regardent. Je me tape la fiche comme jamais.  Je sonne chez la victime, « l’heureux élue » dee ma bêtise…. La porte s’entrouvre,son regard apparaît et s’assombrit aussitôt. Je suis obligé de m’excuser. Elle me fusille du regard, elle marmonne des « Mouais » en mer regardant de la tête au pied. Jamais dans les yeux. Elle me pardonne sans me le dire et je sais que tout le quartier va le savoir, je vais me taper la honte à chaque fois que je vais croiser ma victime sur le chemin de la boulangerie.

La bonne femme me renvoi chez moi, elle a déjà nettoyé. De toute façon elle ne veut surtout pas que je mette les pieds chez elle. Une graine de voyou comme ca, on ne sait pas ce que ca peut avoir l’idée de faire… Ma bonne dame. Et pourquoi ne pas lui donner les clès pour qu’il arrose les plantes, en plus ???

Plus anonyme sans être moins drôle, je vous présente les cailloux !

Tirés depuis le jardin à grands coups de raquettes de tennis. N’importe où, en l’air, a l’aveuglette et le plus loin possible… On a tous fait ça, j’en suis sure… Parfois ils explosent une tuile, parfois ils disparaissent en silence.. Le mercredi après midi, dans les quartiers résidentiels, vous pouvez observer de véritables pluies de météorites. Des pierres s’abattent sur les maisons, dans les jardins. Les voitures freinent brutalement et les cyclistes slalomment… Les animaux n’osent plus sortir.

Et bah ça, c’est moi ! Et toute une jeune bande d’écervelés quine pensent à rien. Un jeune garcon c’est comme le jeune chat que vous recuperez coincé au sommet de rideaux. Tant qu’il ne se fia tpas mal il sur enchérit. Le matou est coincé dans les rideaux, votre fils est aux urgences, au commissariat.

Je n’ai jamais fait le commissariat. Ce n’était pas possible. Je me serai pris une baffe sur ce coup là, c’est sure.

Bref pour l’instant nous sommes un mercredi ou un samedi après midi, je joue dans le jardin. Je shoot tout ce qui bouge, à grnad coupde raquette. La colombe a failli y passer. Le chat se planque. J’ai eu quelques tuiles et un bruit de verre brisé. Un mec, quelque part dans le quartier, doit se demander d’où vient le caillou qui lui a défoncé sa veranda. Je n’en sais pas plus. J’ai continué à pilonner. Et comme tous les petits cons, avec l’assurance je prenais des graviers de plus en plus gros, puis des pierres… J’ai même le souvenir d’avoir mis des petites voitures et des playmobile en orbite. On n’a jamais revu personne.

La fois ou la pierre, que dis-je, le rocher, que j’avais frappé d’un coup droit violent, s’est fini dans la voiture qui passait dans la rue j’ai vite couru derrière la maison. L’air de rien… courir l’air de rien c’est toute une technique. J’ai observé discrètement, complètement flippé que quelqu’un m’ait vu, mais trop curieux pour aller m’enterrer au fond du jardin sans savoir...

Le conducteur a pilé, juste après un bruit sourd de cailloux dans la tôle. Il est sorti. Les autres voitures, coincées dans la rue klaxonnent, le conducteur touché explique ce qu’il s’est passé. Ils regardent vers la maison, puis celle ces voisins, puis la notre à nouveau. Le mec semble venir vers chez nous mais par chance, les voitures s’entassent dans l’avenue, le trafic se bouche. Cet état de fait salvateur, oblige le conducteur surpris, à reprendre sa route. Il a juste gueulé sur un autre une insulte inaudible avant de remonter dans sa cible ambulante.

Je relance la donne avec une belle pierre, un sattelite tiré en cloche pardessus la maison. Encore un coup à l’aveuglette. Si tu es passant tu es mort.

Bingo, vu le bruit, mon projectile a rebondi sur le toit d’une voiture. J’entends des coups de klaxon. Les voitures redémarrent. La nouvelle victime est découragée

Malgrès mon inconscience et la fréquence de mes aneries, je ne me faisais que rarement démaqué. Les cailloux par exemple sont restés inpunits. J’ai satélisé tous les fossiles du jardin pendant des années, personne n’a jamais su, personne n’a jamais porté plainte. Vu les bruits il y’avait pourtant des dégâts.

Personne n’aurait su apprécier la précision qu’il faut pour dégommer une voiture qui passe à 50km/h devant vous. Dans le jardin on en voit pas bien la route, il faut avoir des reflex fous pour :

1 : Voir la voiture

2  Armer le bras

3  Viser

4  Shooter

5  Courir l’air de rien

6  Observer et écouter

7  Ne pas faire pipi sur soi

Bref je m’amusais bien, je progressais sans cesse.

Malgré quelques frayeurs. Comme la fois où je simulais des accidents de voitures dans le bac à sable du jardin.

J’avais tordu toutes les petites voitures à la pince, pour faire plus réalistes. J’aime le réalisme. Je faisais des carambolages monstres sur des autoroutes de sable, éphémères.

Ca manquait de flamme. J’ai pris un briquet et le premier bidon qui trainait. J’ai imbibé deux voitures, ca cramait bien. J’en ai fait cramer une dizaine. Mais pour l’éxplosion finale, avant que les pompiers fictifs n’arrivent sur les lieux de l’accident, celle quii fait plein de mort et c’est horrible…. Et bien cette explosion finale, j’ai eu la mauvaise idée de la faire en versant directement le contenu du bidon mystère sur les flammes. Ca a fait un joli bouquet final. Un bruit sourd d’air qui d’embrase. Il fait chaud pendant une seconde.

C’était de l’Acétone. Un liquide décapant qui est plus inflammable et plus détonnant que l’essence. Avec un litre qui explose vous mettez le pavillon des voisins par terre. Le top du top.

Et le litre prend feu, je flippe…je le jette dans les radis. Le bidon flambe, le liquide en feu de déverse maintenant sur les carotte, parfois une bulle détonne. Le bidon peut exploser à n’importe quel moment.

Ma sœur alerte ma mère qui, au lieu de me coller une baffe monumentale, a le reflex maternel d’étouffer la combustion du bidon. Elle met de la terre. Juste avant que le bidon n’ait le temps de réduite al maison du voisin, et nous, en tat de cendres. Bravo.

Je venais de faire connaissance avec la pyrotechnie… Et je m’en suis finalement pris une bonne dans le coin de la tronche.

Des plans à la Ed, des comme ça, il y’en avait toutes les semaines. J’ai à moitié foutu le feu à la table du jardin en fabricant un fumigène. De l’herbe sèche imbibé de je ne sais quel liquide dangereux. Ca a super bien cramé. Pas le temps de fumer mais… oui, ca a bien cramé.

Les parents fatiguaient. Je leur prenais un temps fou. Mes sœurs auraient pu être jalouses.

Je les épuisais elles aussi. Ma petite sœur restait fan de moi mais je sentais parfois la lassitude gronder…

Même les punitions avaient une efficacité toute relative. Je partais créer une autre catastrophe dans ma chambre.

Si, en guise de punition, je devais ranger ma chambre, et bien soit ! Je prenais des sacs en plastiques. Je les bourrais de tout ce qui encombrait ma chambre. Des chaussettes sales aux playmobile en passant par les crayons de couleur. Je refermai les sacs et je les planquais discrètement dans les placards ou sous le lit de mes sœurs. Elles me ramenaient les sacs petit à petit. Plus facile pour le rangement.
Plus progressif. Me mère voyait une chambre à peu près rangé, dans un temps record. Je n’étais plus puni. Je pouvais retourner faire des catastrophes dehors.

Quand nous étions entre copains c’était toujours plus immoral. Les bêtises avaient plus d’ampleur. Elles prenaient également un sens philosophique… à notre échelle. Ainsi nous allions squatter le jardin de la sécurité social, parce que c’était payé avec les impôts. Ca devait être public. On avait également décidé qu’il était autorisé d’y faire des bruns au scooter dans les pelouses. 01H00 du mat, la nuit du samedi, vous êtes sur de faire sensation. Les voisins sortaient toujours avec des lampes de poches. Nous détalions laissant nos belles philosophies libertaires et notre CocaCola.

On avait essayé la balle de tennis pleine d’essence à briquet. On l’enflamme et on regarde, une fois sur deux ca explose. Ca c’était comme à la maison. On a brulé tout ce qui se brule… c’était nul trop compliqué. L’aspect « inspecteur gadget » de ces expéditions était marrant au début. Mais quand vous avait tué un moineau, une taupe et que vous avez failli défigurer un copain… le calme revient

Nous avons alors investi notre temps libre à des occupations bien plus culturelles. Et toujours dissimulées.

La collection d’insignes de voiture. Tous les mecs ont fait ça ! Avouez !!!

On partait, armé d’un tournevis, sur un parking. En dix minutes nous avions enlevé à la plupart des voitures leur identité. Je collectionnais les insignes de toutes les marques. J’avais été le premier a posséder le Mercedes en entier, puis les fameux anneaux d’Audi. J’étais une star intercommunale dans le domaine.

. En général on faisait ca le soir, pendant la pause des répétitions d’orchestre. Nous avions une demi heure de pause en deux heures de répétition. L’école de musique se situait au dessus du parking de la gare. Idéal pour la collection.

Elles étaient garées là, par centaine, un vrai band de moules providentiel. En matière d’automobile, ce fut une période très instructive. J’ai découvert que les Fiat sont moins solides que les Peugeot. Enlever l’insigne d’une Fiat faisait un bruit de tôles curieux. L’insigne volait en éclat une fois sur deux. Gros pourcentage de perte. On a même fait tomber le pare choc avant d’une Panda, en prenant appui avec le pied. On a couru, on a ri…Si une bande de cons s’en prenait à ma voiture aujourd’hui je serai fou furieux.

Comme nous avions également des convictions anticléricales, nous avons poussé 4l du curé au milieu de la route. On était 5 ou 6. On l’a mis en travers, pour boucher l’entrée du parking de l’église, en contrebas. L’idée de départ était simple, nous voulions vérifier si les voies du seigneur sont impénétrables.  On a beaucoup ri en imaginant la tête du curée qui se demande pourquoi il n’ya personnes à la messe.  Le pauvre a du galérer pour remettre sa voiture, nous l’avions vraiment mis à la perpendiculaire, entre deux files de voitures en stationnement.

A la même époque nous investissions le pont qui surplombe l’autoroute A12. Les fins de mois d’été débordaient de bouchons, à heures fixes. Un vrai plaisir de cracher sur ses voitures, bloquées en contrebas. Vous êtes impossible à atteindre et vous les atteignez tous. Les pares brises, les toits ouvrants. Le grand luxe était le cabriolet mais c’est plus rare. Et c’est vraiment crade ! Avec chacun un litre d’eau dans la gourde, nous avions de quoi glavioter pendant une heure, sans relâche. Pour étayer le tout nous mangions des caramel mous, ceux qui vous font le glavio collant. Il s’étale mieux à l’essuie glace. C’est immonde, c’est marron.

C’est là que j’ai découvert la vulgarité de l’homme quand il est au volant. On s’est beaucoup fait insulter, on faisait des doigts d’honneur. De toute façon on était intouchables et ils étaient bloqués. Nous avions leur sort entre les mains. Aujourd’hui, avec les téléphones portables je m’y risquerais moins. Il y’a forcement un con qui appel les flics pour dire « M’sieurs, y’en a et bien ils crachent ! »

Là, le téléphone n’existait pas encore. En nous, on crachait comme de vrais pti lamas.

Avec les copains, les copains des copains et ceux des copains des copains des copains, nous avions un territoire de jeu qui s’étendait sur plusieurs villes. Toutes desservies par le bus ou le train.

Plus tard, nous avons franchi les murs des lycées où les copains avaient passé le bac, pour essayer de trouver les résultats, la veille du jour officiel. On a fait ca avec lampe de poche et cagoules. A Viroflay, on a cru qu’il y’avait des chiens, on a bien couru.

A Clamart, on a passé le portail. Impossible d’ouvrir la moindre porte, on est reparti. Je crois qu‘on était complètement inconscient. Il ne nous ai jamais rien arrivé de grave.

On avait grandi en piquant des bonbons à la boulangerie, on ne se rendait pas compte.

Ca nous paraissait logique de piquer des insignes de voitures, des panneaux de chantier, et tout ce qui peut faire un trophée. D’ailleurs des années plus tard, j’ai piqué le panneau d’avertissement de mon ascenseur, à Paris. Je l’ai collé sur la porte des chiottes. « Attention, appareil électrique sous tension, ne pas ouvrir… » Le panneau qui tue.

Mais je n’ai jamais braqué de voiture. Certains copains ramenaient régulièrement un trophée, le drapeau d’une équipe de foot, une cassette des « Compagnons de la chanson »… des trucs nazes. Ils prenaient des risques fous. Mes bêtises étaient plutôt drôles, rarement gravement illégales. L’idée de la garde à vue qui se termine dans la voiture des parents à trois heures du mat’, non, ca va merci, mais je passe.

Je faisais en sorte que rien ne se sache. Je ne disais rien, sortais peu.

Je faisais d’autant plus attention que je ne tenais à mes petits fiefs de liberté, mes secrets.  Il fallait donc préserver ce qui permet cette liberté toute relative… L’argent de poche

La pression financière commence à jouer. C’est un des éléments qui vous donne la juste valeur des choses, qui vous ramène un peu sur terre. Et qui fait que les parents ont le dernier mot, le pouvoir suprême de permettre ou non, l’escapade du samedi soir… Vous dépendez des parents pour le moindre achat. Même pour celui qui n’est pas autorisé. Les clopes.

Des générations d’adolescents, morts au champ d’honneur pour défendre le droit à l’argent de poche. C’est le 1° Mai de l’enfance. Pas de quoi s’enflammer pour les salaires minimums, c’est toujours une somme fixée par les parents Mais c’est déjà ça. Avec les noëls et les anniv ont vit bien. Surtout si on ajoute les centres aérés l’été, les postes de gardiens de nuits et les baby sitting. C’est le grand luxe.

Quoique, en tant que puni j’ai souvent pâtit d’une baisse sensible d’argent de poche. Il fallait baby Sitter d’avantages, sans relâche il fallait se coltiner les marmots des autres. Et si la levée de punition n’arrivait pas, il fallait la provoquer…, il fallait alors demander à nouveau un rétablissement  de la situation. C’est horrible, quémander c’est la loose.

Je me servais donc allègrement dans les finances de ma grande sœur. Ca faisait des scandales à la hauteur des préjudices. Rien d’étonnant. Je lui ai piqué plein de blé pendant des années et elle ne m’en veut pas. En fait parfois je suis épaté : Je me dis que si j’étais ma sœur, je crois que je ne me parlerais plus… Plus du tout.

Publicité
Publicité
Commentaires
L'épopée d'un petit con
Publicité
Derniers commentaires
Publicité